Sudel Fuma

Historien, auteur Un dalon la désot la vi

Né à Saint-Pierre en 1952, il est Professeur d’histoire contemporaine à l’Université de La Réunion et Directeur de la Chaire Unesco – La Réunion, spécialiste de l’esclavage à Bourbon.

Il est l’auteur d’ouvrages de référence, comme L’esclavagisme à La Réunion, 1794-1848 (Éd. L’Harmattan, 1992), Histoire d’un peuple, 1848-1900 (Éd. Du CHH, 1994), Un exemple d’impérialisme économique dans une colonie française au XIXe siècle : L’Île de

La Réunion et la société du Crédit Foncier Colonial, (Éd. L’Harmattan et l’Université de La Réunion, 2003) ou entre autres, La Diaspora Indienne dans l’Histoire des îles et pays de l’océan Indien ((Éd. Océan et Historun, 2010. Son nom est associé au mémorial de l’esclavage à la Grande Chaloupe, Il a également participé à la renaissance du moringue. Il coordonne le Kollecktif Lané Élie. Il disparaît, en juillet 2014, victime du naufrage de son embarcation de pêche.

Extrait

L’aventure de la canne à sucre commence au début de la colonisation de l’Île de La Réunion, appelée autrefois Île Bourbon, avec l’acclimatation des premiers plants de canne à sucre et l’utilisation du jus sucré de ce roseau pour la fabrication d’une boisson fermentée – le fangourin – très prisée des premiers habitants et des marins de passage. Toutefois, le règne de la canne à sucre débute véritablement au XIXe siècle après les guerres napoléoniennes, l’activité sucrière devenant l’élément moteur de l’économie réunionnaise. Pourtant la canne à sucre a connu des débuts difficiles et des périodes de doute.

La concurrence de la betterave à sucre, le manque de ressources financières, les cyclones et les maladies végétales ont longtemps fragilisé l’économie de la plantation. Fondamentalement, la canne à sucre à La Réunion a souffert de sa condition de culture coloniale, du manque de main-d’œuvre au XIXe siècle et des problèmes liés à l’insularité, à l’éloignement de la Métropole, unique débouché pour une économie dépendante de son centre de décision et du marché sucrier. Toutefois, elle a surmonté toutes les difficultés de l’histoire coloniale et post-coloniale grâce aux hommes qui l’ont cultivée ou ont extrait son sucre.

Histoire d’une passion, le sucre de canne à La Réunion, Océan Éditions

Brigitte Croisier

Auteure, professeur agrégée de philosophie

Née à Dakar au Sénégal, fille de militaire, elle grandit près du port de Toulon, avant de faire ses études à la Sorbonne dans les années 60, d’enseigner en Corse et de parcourir les pays du Sud. Elle atterrit finalement à La Réunion, où elle confie avoir trouvé son ailleurs. Professeur agrégée de philosophie et licenciée en sociologie, elle prête sa plume aux récits de vie des femmes réunionnaises, d’abord dans Témoignage chrétien de La Réunion, puis à travers les “Pages- Femmes” de Témoignages. Elle s’investit dans la Commission Culture Témoignages (CCT) et l’Association pour la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise (AMCUR).

Elle co-signe le livre d’entretiens de Paul Vergès, D’une île au monde (Éd. L’Harmattan, 1993), participe à l’ouvrage collectif , L’île de France…et alors?, (Éd. Grand Océan-CCT, 1993) et à la biographie de René Payet, Quel diable de prêtre (Éd. Océan Editions et Éd. Khartala, 1996).

Elle choisit de se raconter, à travers un ouvrage intitulé Ailleurs est ici (Éd. Océan Editions, 2011). En mai 2014, elle publie aux éditions MDA (Maison des Associations) du Port, Alain Lorraine, un homme de mille parts, un livre consacré à la vie et à l’œuvre du grand écrivain, journaliste et poète réunionnais, disparu quinze ans auparavant.

Après un récit de vie Ailleurs est ici (2011), un ouvrage sur le journaliste penseur poète Alain Lorraine, un homme de mille parts (2014), Brigitte Croisier propose des albums photos dédiés aux arbres de La Réunion et… d’ailleurs, les flamboyants, les frangipaniers, les banians. Hommage à leur beauté et invitation à méditer leur symbolique

  • https://ocean-editions.fr/pages/livre.php?TypeArborescence=auteurs&Parametre=c&LivreId=515

Joëlle Brethes

Auteure, slameuse et fée

Elle saute sur tout ce qui lui passe à portée de plume et, séduite dès son arrivée sur l’île par Granmèr Kal, elle la « case » à la moindre occasion dans ses écrits (poésie, contes, nouvelles, saynètes) !

Avide d’expériences, elle succombe aux sirènes de la scène en jouant dans des troupes de théâtre amateurs et « fait son cinéma » dans deux courts-métrages. Elle se fait également remarquer pour l’écriture d’un scénario de planche BD qui s’est classé 2 ème à un concours organisé à Saint-Denis dans le cadre d’un festival.

Joëlle n’hésite pas non plus à explorer l’écriture érotique : quatre de ses poèmes figurent dans une anthologie de poésie érotique féminine contemporaine. Elle a récemment été terrassée par le virus du slam : elle en écrit, en édite, et dit ses préférés lors de salons ou de rendez- vous littéraires.

Parmi ses œuvres personnelles, Quand le diable s’en mêle ( Éd. ARS Terres Créoles), reçoit en 2002 le Grand Prix du livre de l’Océan Indien pour la Jeunesse et Les bonsaïs et autres miniatures (Éd. Surya) est manuscrit lauréat du concours littéraire du Tampon, en 2010 . Membre de Laféladi, elle a contribué, entre autres, au dernier ouvrage de l’association, La case à qui ? , édité en 2012.

– Kassim ! Kassiiiiiiiiim !
Après avoir appelé avec une certaine douceur, Afsia s’énerve. Le gosse doit être encore dans ce maudit arbre. Il finira par tomber et se rompre le cou ! Elle sort dans la rue, lève la tête, plisse les yeux pour essayer de distinguer son frère : les branches sont si enchevêtrées, si feuillues qu’il est difficile de savoir si le garçon se trouve ou non blotti sur l’une d’entre elles. L’arbre se trouve près du grand portail que Monsieur Salaze, le propriétaire de l’immeuble ferme tous les soirs. C’est un manguier prodigue qui donne deux récoltes par an et a laissé quelques pieds de bougainvillées se hisser au soleil en s’accrochant à son tronc et à ses branches. Kassim aime ce manguier pour la texture de son écorce et l’odeur de ses fruits. Il aime les bougainvillées dont les fleurs, orange pour l’une, fuchsia pour l’autre, égaient le feuillage de leur tuteur. Il les caresse, leur parle pendant des heures… C’est en tout cas ce qu’il semble faire et cela contrarie beaucoup Afsia. Ces manières pouvaient s’accepter chez un enfant de sept ou huit ans ; pas chez un pré adolescent de treize ans.

Kassim recueil de nouvelles Les Bonzaïs et autres miniatures,

Surya Editions, 2010

Sully Andoche

Auteur, Rakontèr Zistwar

Li la fé son promyé débi minm, dann zané 80 parla, ousa li la santé, li la ékri dann group Ziskakan, pou mèt anlèr la lang èk la kiltir kréol. Apréla, li la profèr rakont zistwar. Ziska zordi, li sèy fé in manir partaz son lamour rakontaz, dann formasyon « Rakontèr Zistwar », ansanm Daniel Honoré èk Anny GRONDIN.

An dalonaz èk sadla, li la fine sort inndé liv zistwar pou marmay. I fé vintan in bout, li ékri pyès téat pou Cyclones Production. Na pwin lontan d’sa li la ékri pou Konpani Ibao, osi. Béképabéké , in liv nouvo zistwar kréol tradui an fransé, i tard pa sorti.

Il commence dans les années 80 à donner de la voix et de la plume, avec le groupe Ziskakan, pour que la culture et la langue créoles soient reconnues. Plus tard il s’oriente davantage vers le conte. Aujourd’hui, il s’emploie tout modestement à transmettre sa passion, par le biais de la formation « Rakontèr Zistwar », aux côtés de Daniel Honoré et d’Anny Grondin. En complicité avec celle-ci, il a publié quelques ouvrages de contes, destinés au jeune public.

Depuis plus de vingt ans, il est également l’auteur compagnon de route de la compagnie théâtrale Cyclones Production. Plus récemment, il a prêté sa plume à la compagnie Ibao. Béképabéké, un recueil de contes créoles inédits traduits en français, est à paraitre

Dési dolo Létan Sinpol Moustik té vavang an tètfol Santous kalbit li té volvol Pou parad, pa li pli kokol

Dann fon farfouyaz pansédo Sou line o plin té dor krapo Ronfléman ou nardi bato Sinonsa tronpèt kasalo

Moustik èk lélan la zénès Dann létan pik in tèt an flès Apré pou k’son kabay i sès

Si pansédo flane an parès Ti dégré Krapo lèv in zyé Mounar ou wa pa ki k’mi lé ? Aou minm mon pla proféré É ou mèt manzé sou mon né ?

Paryé dopi tanpti momon La ‘prann aou pa fé zonzon Sou l’né krapo, minm pou bonbon.

Donn pa manzé mon tantasion Pépé krapo ! la kri moustik Out paroli lé tro komik Out gèl krazé kouman kolik Zyé zamalé, vant an barik

Out prévnans, démyé gard po ou Aou k’lé lé vif konm los la bou Soré bèt débwat out zonou Pou sèy souk amwin, kas out kou

Na d’kozman i fé mont lo san Krapo pa siport lanfoutan Rouvèr son gèl dé gran batan In kou d’lang, gobé linsolan

A ! la zénès i donn la zèl Ou lé gabyé dann tout dantèl Ou lé kab didig larkansyèl Pou amont domoun out grinnsèl

Néna moustik i bat la lang I kart la zèl an kamayang I mèt la poz konm pou soulang Néna krapo i sort la lang

Marmay krwa pa dann gramounaz La pi pou tir fors é kouraz La gabyétri sa la pwin laz Sak mi di la pa babiyaz

Moustik ansanm Krapo