In troizième Kabarlire ?
L’équipe du Kabarlire se lance donc dans l’aventure d’un nouveau Salon du livre des mondes créoles. Aventure, oui ! Avec un budget que nous pouvons qualifier de modeste, amener autour du Livre des mondes créoles des milliers de personnes, la quasi totalité des éditeurs de La Réunion, des auteurs réunionnais – sans compter ceux venus d’ailleurs : de Guyane pour la plus éloignée, de Maurice pour les plus près, de Rodrigues, des Seychelles, de Guadeloupe, de Martinique, des Charentes ; offrir, en plus de la possibilité de rencontres, d’échanges avec de nombreux auteurs, des séances de contes, des performances poétiques, le tout gratuitement, cela relève de la gageure.
C’est pourtant ce qui a été possible en 2014 et en 2016, et qui le sera à nouveau en 2018, grâce – et cela est absolument magnifique – à un dévouement, à un bénévolat que l’on ne rencontre pas souvent dans le domaine de la culture : aucun poète, aucun romancier, aucun chanteur, aucun musicien, aucun comédien n’a été, et ne sera rétribué, aucun organisateur ne le sera non plus.
Certes il a fallu payer un certain nombre de choses, ne serait-ce que le voyage et l’hébergement des invités extérieurs, l’impression des affiches et des programmes…
Pour cela Le Kabarlire a bénéficié de l’aide de plusieurs collectivités. Qu’elles en soit ici remerciées. Nous savons qu’elles ne nous tiendront pas rigueur si nous leur disons qu’aucun centime d’euro n’a été gaspillé, que c’est là de l’argent dépensé pour une cause noble. À ceux qui mettraient cette idée en doute, nous nous permettrons de rappeler que Winston Churchill, aux pires moments de la Bataille d’Angleterre, à ceux qui voulaient couper dans le budget de la culture pour financer l’effort de guerre, avait rétorqué : “Then what are we fighting for?” . “Mais alors pour quoi nous battons-nous?” “Pou kosa n’i bataye, alorsse ?”