Jean-Claude Carpanin Marimoutou

Professeur, auteur, traducteur

Né en décembre 1956 à Saint-Denis de la Réunion, il est professeur des universités, sociolinguiste, poète, traducteur et activiste culturel.

Ses études de Lettres Modernes le mènent à une thèse de doctorat ès Lettres sur le roman réunionnais soutenue en 1990, sous la direction de Robert Lafont. Entre 1978 et 1984, il enseigne dans le secondaire avant d’entamer sa carrière à l’Université de la Réunion.

Il fait partie du Group Kiltirel Zélindor et rejoint en 1983, le groupe Ziskakan qui met en musique plusieurs de ses textes. Il s’occupe également d’édition avec Alain Gili (ADER), Firmin Lacpatia (Les Chemins de la liberté), Jean- François Réverzy (Grand Océan) et André Robèr (K’A).

Son engagement poétique et politique pour une valorisation de la culture réunionnaise résonne avec force tout au long de ses poèmes, dans Fazèle (Éd. Saint-Denis, 1978, réédition K’A, 2001), Approches d’un cyclone absent (Éd. Page Livre, 1991, réédition K’A, 2011), ), 6 fonnkèr pou band lèt la pèrd la bann (Éd. K’A, 2000), ou encore ‘Narlgon la lang’ (Éd. K’A,2002) ».

Son travail intellectuel prend forme à travers différents textes, notamment Amarres, créolisations india-océanes (Éd. K’A, 2004, L’Harmattan, 2005) co-écrit par Françoise Vergès et dans le projet de la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise (MCUR). En 2011, l’ouvrage collectif Sabatkoz desi lékritir Carpanin Marimoutou (Éd. K’A) lui rend hommage. Traducteur il collabore avec Kristof Langromme à la traduction du Médecin malgré lui, avec Lolita Tergemina à la traduction de la pièce d’Anton Tchekhov Malsoufran la & in domann pou marié, en créole réunionnais ainsi que la pièce de Vincent Fontano, Tanbour, en français.

Hypothèse 7 : Récupérer la langue

C’est précisément parce que le deuil a été fait que la langue peut être récupérée et enfin écrite. Elle est tellement récupérée cette langue que la langue de tout le monde peut enfin devenir la langue d’André Robèr. Les poèmes d’André Robèr s’écrivent à partir de la langue des autres. C’est une citation permanente de la langue créole et de tout ce que les poètes créoles ont écrit, citations et détournements sans cesse pour renvoyer à la langue et à ce qu’on lui fait à la langue,. Je prendrai un seul exemple : Patrice Treuthardt a écrit un texte merveilleux qui s’appelle Kozman maloya, il a écrit ces vers :

Zordi la pli, domin soley
Zordi mi pli, domin mi révey

Vous avez tous vu sur les grands panneaux du Port ceci :
Zordi mi plis, domin mi révey

Ce n’est pas inadvertance, ce n’est pas faute d’orthographe, ce n’est pas une coquille ; c’est un choix, une volonté de reprendre la langue de l’ami poète qui est la langue de tous et de faire changer cette langue en lui donnant un autre sens, précisément là où Patrice Treuthardt, pour des raisons qui le concernent, refuse de s’aventurer dans le sexe même de la langue, j’en parlerai tout à l’heure.

Hypothèse 7 : récupérer la langue » de l’extrait sous le texte, ouvrage

(« Sur André Robert, douze hypothèses et un en envoi”), edition K

  • http://ile-en-ile.org/marimoutou/

Ketty Lisador

Conteuse

Ketty Lisador est conteuse à l’ association Gran-mér-kal ; elle se plaît à dire que son identité de conteuse c’ est Granmérkal.

Elle a acquis une grande expérience artistique dans le domaine du conte, du théâtre.

Depuis 2009 elle pratique le chant lyrique.

Elle a dirigé des classes A PAC durant une douzaine d’ années.

Elle a dirigé des ateliers « Prévention Illettrisme »

Elle a écrit trois spectacles :
– La Réne la mantri ( contes pour enfants) 1993
– Kaz an kaz, zéspri la kaz :Récits de cases créoles 2009
– Kabar piédboi : récits des arbres de portée écologique 2010

Elle a participé à la rédaction de :
– Identités et cultures de Laurent Médéa ; préface de Françoise Vergès et de Lucette Labache
– Manifeste pour une pensée réunionnaise sur les proverbes créoles de D. Honoré – Gran-mér-kal : représentations traditionnelles et actuelles avec Axel Gauvin
– Collecte de Comptines créoles : DITOU…MATOUDI…TOUDOU – Lo Sor : recueil de poèmes sur nos croyances et nos superstitions avec Yvannick Varatchia
– Recueil de comptines créoles « Grén mémoir, mémoires en grains
– MIMOSE : sur les stéréotypes filles/ garçons : projet FEJ/ UFR chez Orphie

Maman a tiré le gros lot cette fois, en choisissant Papa Gaston.

Elle a un travail, elle est infirmière. Elle a le coeur sur la main. Elle est toujours prête à aider les autres ; bien sûr, elle trouve des « emprofiteurs », ils sont comme des petits cailloux sur son chemin. Et la reine des « emprofiteurs » c’est ma tante, la soeur de ma mère. Clélie et moi nous lui avons donné un « tinom gâté » : TATIE POUPETE ! Elle est encore venue demander de l’ argent à Maman, devinez pourquoi ? Pour faire LES SOLDES ! Et s’ acheter sa quarante deuxième paire de chaussures du semestre.

Maman râle mais se fait chaque fois rouler cari soud- ri avec les promesses de remboursement à crédit de Tatie. J’ai beau lui dire : – Maman arrête d’ être aussi gentille. Elle me répond toujours : – C’est que nous avons manqué de tout lorsque nous étions enfants. Et puis, c’ est moi l’ aînée. Moi, chaque fois que j’entends çà, j’ ai envie d’aller me promener sur une autre planète.

Moustik ansanm Krapo

Expédite Laope-Cerneaux

Auteure

Expédite Laope-Cerneaux est chargée de mission illettrisme. Elle vit et travaille à Saint-Denis de La Réunion. Elle réalise depuis 2002 une chronique littéraire régulière sur les ondes des radios associatives ainsi que des animations autour du livre dans les médiathèques et toute manifestation en rapport avec le livre et la lecture.

En 1999, elle a co-écrit la biographie de son père, chanteur créole célèbre localement : « Maxime Laope, un chanteur populaire », Ed. La barre du Jour. « Clotilde, de la servitude à la liberté », Ed. L’Harmattan en 2014, est son premier roman.

Ces derniers mots agirent comme un signal sur l’auditoire. Papa Sarda, Papa Sarda, vive Papa Sarda ! Riant, criant, sautant, pleurant parfois, les affranchis laissaient éclater leur joie. Certains s’embrassaient, des hommes lançaient en l’air leurs chapeaux. Jamais foule n’avaient connu une telle liesse !

Plusieurs hommes se précipitèrent vers le commissaire de la République, foulant au pied les soldats submergés par le nombre, et trop surpris pour réagir. Ils se saisirent de Sarda- Garriga et le portèrent en triomphe au milieu de la foule qui, avec un bel ensemble, se mit à danser et chanter autour de lui : « Papa Sarda-Garriga l’a donne la liberté », au son des tambours, bobs, triangles, et autres percussions surgis d’on ne sait où. Ceux qui n’avaient pas d’instrument tapaient dans leurs mains, d’autres s’étaient saisis de morceaux de bois trouvés dans l’herbe et les faisaient s’entrechoquer en cadence.

Clotilde et Thalie n’étaient pas les moins excitées, elles sautaient et dansaient autant que les autres, se prenant parfois par la main.

On est libre, Clotilde, criait Thalie à son amie, on est libre ! Vive Papa Sarda !

Clotilde ne voyait plus ni son père, ni sa mère et ne s’en préoccupait guère.

Echevelée, en sueur, le cœur débordant de joie, elle vit à la faveur d’une pause que des petits groupes de Blancs s’étaient rapprochés, et observaient la scène, les dames sous leurs ombrelles arborant une expression à la fois moqueuse et dégoutée. Mais personne ne se souciait d’eux. A la vue d’une vieille négresse qui caracolait, comme en transe, levant sa jupe haut par-dessus la tête, laissant voir ses dessous de grosse toile, ces dames détournèrent leurs regards choqués, en ricanant. Mais qui s’en souciait ? On ne les regardait même pas…

La chaleur du soleil à son zénith, n’incommodait pas les danseurs qui ont continué ainsi jusqu’à fort tard dans l’après- midi.

Longtemps, longtemps après, les cochers commencèrent à battre le rappel des passagères, qui se rapprochèrent peu à peu des véhicules devant les ramener au bercail avant la nuit tombée…

Et tandis que la malle les brinquebalait en direction de Saint- Leu, Clotilde se disait dans les brumes de son rêve, qu’elle venait de vivre le plus beau jour de sa vie.

Clotilde de la servitude à la liberté (Editions L’Harmattan, Collection Lettres de l’Océan Indien

  • https://ocean-editions.fr/pages/livre.php?TypeArborescence=auteurs&Parametre=c&LivreId=515

Bann Laope

Groupe

L’amour de la chanson et de la musique créole, la famille Laope l’avait, comme on dit, dans le sang. Plusieurs des enfants et petits-enfants de Maxime ont eu l’occasion de l’accompagner sur scène ou en studio.

Ensemble, ils ont participé pendant quelques années au défilé du 20 décembre à Saint-Denis. Regroupés en association, ils ont fait quelques scènes, avant de se structurer de façon plus formelle depuis 2004. Le groupe Bann Laope réunit les enfants et petits-enfants ainsi que quelques amis de la famille (les dalons).

Il interprète essentiellement le répertoire de Maxime Laope. Avec la centaine de chansons laissées par le ségatier, il y a de quoi faire. C’est ainsi qu’à l’occasion de leur concertt le public peut réentendre les standards comme La Rosée tombée, Madina, La Coupe canne ou Bann carias …

Mais il redécouvre r également des morceaux oubliés comme Bébête la mer, Rode à li, Bourrique i fait l’or, Gardiens moutons, Zènes zens honnêtes… . Remises au goût du jour, ces chansons rappellent tout le piquant, le tonus et l’humour de l’imaginaire créole.

  • https://www.facebook.com/bannlaope/

Jocelin Lakia

Traducteur

Né à St Gilles-les-Hauts un jour de 1960, cinquième d’une fratrie de 11 enfants dont 10 garçons!

Entre les cavalcades interminables dans la ravine St Gilles et les jeux de cours d’écoles, il a gardé un amour inconditionnel pour cette île qui a accueilli ses ancêtres à l’abolition de l’esclavage, ainsi que pour la culture métisse de ses habitants.

Il participe au premier recueil de poésie de l’UDIR en 1979. Il s’associe au militantisme en faveur du créole, devient président de l’association Inn ti Manzé Po Lö Kêr et membre de Lofi s La Lang Kréol.

Après des études au Lycée de St Paul, puis à l’Université de la Réunion, il est Conseiller Principal d’Education dans un collège Portois depuis une vingtaine d’années

Julie Legrand

Auteure, rédactrice

Née à Paris, elle vit sur l’île de la Réunion depuis 2008.

Ses nouvelles ont paru dans différentes revues littéraires, recueils collectifs d’éditeurs, anthologies de libraires, journaux (éditions Chèvrefeuille étoilée, éditions Oléronaises, La lucarne de l’écrivain, Marseille l’Hebdo, Marie France…)

Inspirée par le parcours de la chanteuse de jazz franco-béninoise Mina Agossi, La résurrection d’Alma (novella), parait aux éditions Edilivre en 2013.

En 2015, la nouvelle : La petite communion , est au sommaire de la revue de création littéraire réunionnaise KANYAR (N°4) Tangor Amer, son recueil de nouvelles autour de la Réunion, parait aux éditions Orphie en juillet 2015.

…) Le jour où il se réveilla avec une mèche de cheveux manquant sur son cuir chevelu, il en conclut qu’il se l’était arrachée lui-même en dormant. Quand il découvrit, un soir, autour de son oreiller, une fine couche de farine sur laquelle se détachaient des empreintes de mains d’enfants, une explication logique lui vint aussitôt à l’esprit.

De même, quand un fagot de plumes et de brindilles nouées par un ruban autour de l’ergot d’un coq avait été cousu dans la doublure de sa veste, il n’y avait vu encore que broutilles, enfantillages, jeux d’enfants…

S’il n’avait été la majeure partie du temps abruti de fatigue et d’alcool, Épiphane aurait pu observer que ses filles, en grandissant, ne s’effrayaient plus de voir couper le cou d’un poulet ou d’un cabri, au point que l’on commençait à jaser dans le quartier qu’elles auraient les sens retournés à jouer avec la religion comme elles le faisaient, et avec la bénédiction de leur mère, encore…

Tangor amer , Les filles du docteur Hoareau

p76- (éditions Orphie)

Daniel Lauret

Auteur

l est naît le 19 décembre 1949 à Pîton Saint-Leu (Réunion). Il grandit à la Chaloupe Saint-Leu. Après des études secondaires au Lycée Leconte de Lisle, il est reçu au concours d’entrée à l’École Normale d’instituteurs de Saint-Denis. Il fait partie de la première promotion d’étudiants à pouvoir s’inscrire en Lettres à la Réunion, au Centre Universitaire nouvellement créé (1968). Après une formation de professeur de collège en Lettres- Anglais, c’est à l’Université des Lettres et Sciences Humaines d’Aix-en- Provence qu’il poursuit son cursus : licence, maîtrise, CAPES de Lettres Modernes et doctorat en Études Créoles.

Daniel Lauret enseigne quatre années au collège (à Saint-Benoit et Sainte-Clotilde). Après une année de formation à Paris (Auteuil), il retrouve l’École Normale de Saint-Denis – bientôt transformée en IUFM (l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres) – pour y enseigner jusqu’en 2004 la didactique du français et du créole. « J’écris en français, dit-il, mais le fonn ‘kèr est créole ».

L’auteur présente son roman Monsieur Oscar comme une sorte d’autofiction, ou « un témoignage, un regard d’enfance sur l’avènement d’une société forcée de se dégager des pesanteurs esclavagistes pour intégrer un autre système de valeurs, des principes égalitaires livrés dans le même colis postal que la départementalisation et les salaires de la fonction publique ».

Publié en 2006, Bob, le deuxième roman de Daniel Lauret, se présente comme un « freedo roman », une « docu-fiction », « une fenêtre ouverte sur la Réunion ». L’auteur utilise la structure narrative de Radio Freedom pour mettre en scène « une radio-réalité où la réalité dépasse la radio, puisque les personnages finissent par “entrer dans le poste” ». Ni essai « sur », ni plaidoyer « pour » ou « contre » Freedom, Bob n’est pas non plus une compilation de « morceaux choisis » enregistrés à la radio. Bob est un roman, l’histoire de la protagoniste Marie et de son retour au pays natal.

Gaël Velleyen Kréolokoz

Fonkézèr

Gaël Velleyen i mars rarman san son gitar. Li lé anparmi bann gayar lo nouvo zénérasion i arplant lo grin la kréolité.

Domoun i koné ali parapor lo group Kréolokoz, parlfèt li tonm lo parolér, lo konpozitér, lo santér Kréolokoz.Li la aprann son tousèl la konpozision la mizik èk lékritir poétik.

Son bann tèks i koz si légzil, si listwar maronaz, si la pért lidantité, épi si lilétrism antrot. Son bann tèsk i koz osi la vi, Lamour, la Rényon an romans mouramour. Li plèd pou la rokonésans lidantité, pou k’i aprann Kréol dan lékol, é pou nou viv nout kisanoulé, san laryaz, san la ont.

Fonnkér konflor

(pou Monmon)

Fonnkér konflor sanm bouké flér Fine éklor dopi féklér,
Pou ou minm
Monmon mi yinm
Out kér kont mon kér
Mi vé dor ankor dan out salér.
Dann zip Monmon
Koman la vi té bon !

Zordi, Mi di, Mérsi

Flér korbèydor,
té nout dékor,
Té fine pèt an flér d’pi loror,
Kinm nou té pa ris,
Nou té i domann pa plis Grankér konfor pou nou,
Bonér folklor navé lo gou Dan la kaz la,
Nou té i wa pa la mizér
Zordi mi di Mérsi

Rofrin :
Pou ou monmon té dir
Pou papa osi mi lé sir
La vi té zis
In sakrifis

Ou la pa larg lo kor
La tyinbo minm
La tyinbo for
Sa té pou nou minm

Noré pi anbandone anou monmon Mé ou la pa anbandone anou, non
Pou la vi ou la donéMwin la vi ou la pa anbandoné
Sa minm kourazIn fanm dan la kaz
Gran fami ou abou sonyé
Lo kér Amy ou nar bo konyé
Sa i kas pa sa
Sa konm in karapas sa

Zordi mi di Mérsi

La Line dann vant nèf mwa
Monmon la fine anfant douz fwa
Oté o !
I apèl sa Lamour !
La lit ansanm la fwa
Pou avansé, minm aznou nadfwa
La trinn atér
Zis pou mèt anou anlér

Zordi mi di Mérsi !

(Rofrin)

Fonnkér konflor
Sanm bouké flér
Fine éklor
Dopi féklér
Pou ou minm
Monmon mi yinm.

Lér èk la parol : Gaël Velleyen

Morso la i sort dann lalbom « Poézi Péi Natal » (group Kréolokoz)

Jean-François Hibon de Frohen

Auteur collectionneur

Né en 1947, d’un père créole de La Réunion et d’une mère métropolitaine, j’ai effectué toute ma scolarité au Lycée Leconte de Lisle (maintenant collège Bourbon) avant de gagner la métropole pour y effectuer mes études supérieures. Docteur en pharmacie, j’ai effectué toute ma carrière comme dirigeant dans l’industrie pharmaceutique. L’âge de la retraite venu, je suis revenu à La Réunion avec mon épouse où je suis installé depuis deux ans.

L’éloignement de mon île et la nostalgie qui en résultait m’ont amené il y a plus de vingt ans à rassembler une importante collection iconographique (photos et de cartes postales) qui a servi de matière première à la publication de quelques ouvrages abondamment illustrés sur “La Réunion lontan” avec Eric Boulogne et Daniel Vaxelaire :

– J.-F. Hibon de Frohen – E. Boulogne – Y. Patel – J. Ryckebusch, Répertoire des Cartes Postales Anciennes de l’Ile de La Réunion, Éditions JFHF, 2009.

– Éric Boulogne – Jean-François Hibon de Frohen – Daniel Vaxelaire, Une île en cartes (La Réunion lontan), Éditions Orphie, 2011.

– Éric Boulogne – Jean-François Hibon de Frohen – Daniel Vaxelaire, Saint-Denis en cartes (La Réunion lontan), Éditions Orphie, 2013.

– Éric Boulogne – Jean-François Hibon de Frohen – Daniel Vaxelaire Le Sud en 1900 (La Réunion lontan), Éditions Orphie, 2015.

Kaloune

Auteur

Poète, auteur et compositeur, MIKAEL KOURTO écrit, lit et chante ses textes en français et en créole réunionnais.

En 2001, il participe à la création des éditions Tanampaoun et commence à publier : Ti Kabar, Marmay Ti Paris. Parallèlement, il expose ses «zafish» qui, en manoeuvrant les signes, les symboles, les lettres, les sons et les sens des mots du créole, entrent dans le champ de la poésie visuelle (expositions Péi La, Sinial Etnik, Galerie Art’Sénik, Saint-Leu). Il y rencontre André Robèr et les éditions K’a qui publient deux recueils de poèmes, Karozin (2003) et Kabarèr (2007). Fondamentalement liée à la voix et à la musicalité, son approche de l’écriture ne se conçoit que dans son oralisation. Suivant l’enseignement des auteurs de la génération 1970, il devient «maître des kabar» et organise régulièrement des lectures scéniques.

Musicien et chanteur, il est un des fondateurs du groupe Lao qui porte ce qui est nommé «maloya fonnkérizé» (de fonnkèr qui signifie poème en créole).

Fransé
Fransé
Mi lé Réyoné.
Konm mon kouzin lé Bask, Breton, Kors, katalan, …
Mi vé koz fransé po koz ék zot
Mi vé koz kréol po zot antann mon lang,
Po moin akout zot kozé, Gout,
Rèspir zot kiltir Mi vé voir a nou dobout,
Dan not min : not drapo tout doulèr
L’unification ne passe pas par l’uniformisation,
la destruction,
la négation.
Je me sens plus proche de tous ces pays meurtris
que d’une marseillaise castratrice.
Marseillaise
Actrice
Tentatrice
Qui se déguise et nous glisse dans une danse
pleine de vices.
Le nouvel étendard
De la liberté
Et l’on rêve de dollars pour enfin posséder
Et l’on rêve de pouvoir pour enfin exister.
Mi vé zis té !
Dan le sin mon natir,
Mon kiltir
Té ! Té !
Mi vé zis ekzisté !
E zis té vib, réyoné, réyoné !

Kabarèr

Éditions K’A,2008