Jim Fortuné

Artiste chanteur

Jim Fortuné est originaire du Port où il naît en 1973. Alors que le maloya investit l’espace public réunionnais, il découvre la guitare et la basse au sein de Zordi, un groupe d’adolescents de son quartier.

Le véritable déclic se fait à l’écoute de standards de jazz et de bossa nova, En complet autodidacte, il s’approprie accords et rythmiques brésiliennes et compose ses propres bossa novas en créole.

Solitaire, Jim se crée un univers musical où la musique réunionnaise n’est pourtant pas en reste. Avec Fabrice, son percussionniste fidèle, il fonde ainsi le groupe Sambaloya et entame ce qui constituera le cœur de son projet artistique : travailler les harmonies complexes et la rythmique ternaire, typique de la musicalité réunionnaise. L’aventure de Sambaloya s’arrête momentanément : Jim intègre, en 1995, les Collège Brothers, un groupe vocal de lycéens dont fait partie Davy Sicard. S’ensuivent d’autres collaborations auprès de groupes réputés de maloya électrique, comme Ravan, et de reggae, comme avec le chanteur mahorais Baco. Jim fluidifie son jeu et s’écarte discrètement de ses premières amours brésiliennes pour repenser, mais toujours à sa façon, la créolité musicale réunionnaise.

En 2002, il retrouve Fabrice. Sous le nom de Zikzako, tous deux décident de reprendre le répertoire de Sambaloya, en l’adaptant. Quelques premières parties encourageantes (comme celle de Danyèl Waro en 1994) et des concerts de plus en plus nombreux lui confèrent une renommée sur l’île.
Les Rencontres d’Astafford, organisées au Kabardock en 2005 lui donnent finalement l’envie de s’investir plus profondément dans l’écriture.
De là, démarre la deuxième vie musicale de Jim Fortuné, qui est peut-être celle de la maturité : des textes en créole et en français plus assumés, un retour vers les racines musicales réunionnaises et, toujours, cette ouverture tous azimuts et ce goût pour les métissages musicaux.

Il y a quelque chose d’Alain Peters et Henri Madoré chez Jim Fortuné, ce côté troubadour, chanteur de rue : le contraste entre la profondeur du propos, la poésie des textes et cette impression de nonchalance, d’«artiste malgré lui ». Qu’il emprunte les mots de Célimène Gaudieux, la « première » chanteuse¬ réunionnaise, ceux du poète Auguste Lacaussade, ou qu’il dénonce une propagande liée à l’engagisme et la fin de l’esclavage, Jim Fortuné distille une poésie musicale et touchante.
La création musicale de Jim Fortuné est à l’image de la culture réunionnaise : elle se cherche dans la multiplicité des sources et des influences tout autant qu’elle s’ancre dans sa capacité à les fondre dans quelque chose de neuf.

Actualités et projets
– Parmi ses dernières actualités, il y a la sortie du single « I fé sho » en mai dernier. C’est la réalisatrice bénédictine, Sabrina Hoarau qui a signé le clip qui accompagne la chanson. Pour écrire le scénario du clip, Sabrina s’est inspirée de la très longue amitié qui le lie à son percussionniste, Fabrice Chow Kam-Shing, qui a, par ailleurs, composé ce morceau. C’est un titre festif dans un répertoire dans lequel on n’attendait pas forcément Jim.
– Sortie au 1er semestre 2024 de l’album consacré aux poètes (Lacaussade, Baudelaire, Leconte de Lisle, Léon Dierx et Victor Hugo…). L’album sera disponible en CD et en digital. Un clip est aussi en préparation, il sera réalisé, comme « I fé sho », par Sabrina Hoarau, dont il apprécie beaucoup l’univers.
– Par ailleurs, depuis l’album “Kafé” dont il avait dessiné la jaquette, Jim a entrepris d’exposer certains de ses dessins ; cela a notamment été le cas lors de l’exposition “lantouraz” en avril dernier à l’Hôtel des Postes de Saint-Leu et en Juillet à la médiathèque François Mitterand. Avec le même groupe de plasticiens et de photographes (Réo, Jimmy Cambona, Myster Way, Jean-Eve…), il prépare pour le mois de décembre, une nouvelle exposition à la Mairie de Saint-Denis.
Liens clips

«Kafé » réalisé par Laurent Pantaleon, Superpoduction

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«I fé sho » réalisé par Sabrina Hoarau, Vang Vangué

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Reprises

« À bicyclette » de Yves Montand

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« Toda ménina baiana » de Gilberto Gil

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Kafé ©Illustration Jim Fortuné – Graphisme Lithote

Mon-Moun ©Photo Laurent974 – Graphisme Le Prisme

I fé sho ©Photo & Graphisme Mathis Fortuné