Joëlle Brethes
Auteure, slameuse et fée
Elle saute sur tout ce qui lui passe à portée de plume et, séduite dès son arrivée sur l’île par Granmèr Kal, elle la « case » à la moindre occasion dans ses écrits (poésie, contes, nouvelles, saynètes) !
Avide d’expériences, elle succombe aux sirènes de la scène en jouant dans des troupes de théâtre amateurs et « fait son cinéma » dans deux courts-métrages. Elle se fait également remarquer pour l’écriture d’un scénario de planche BD qui s’est classé 2 ème à un concours organisé à Saint-Denis dans le cadre d’un festival.
Joëlle n’hésite pas non plus à explorer l’écriture érotique : quatre de ses poèmes figurent dans une anthologie de poésie érotique féminine contemporaine. Elle a récemment été terrassée par le virus du slam : elle en écrit, en édite, et dit ses préférés lors de salons ou de rendez- vous littéraires.
Parmi ses œuvres personnelles, Quand le diable s’en mêle ( Éd. ARS Terres Créoles), reçoit en 2002 le Grand Prix du livre de l’Océan Indien pour la Jeunesse et Les bonsaïs et autres miniatures (Éd. Surya) est manuscrit lauréat du concours littéraire du Tampon, en 2010 . Membre de Laféladi, elle a contribué, entre autres, au dernier ouvrage de l’association, La case à qui ? , édité en 2012.
– Kassim ! Kassiiiiiiiiim !
Après avoir appelé avec une certaine douceur, Afsia s’énerve. Le gosse doit être encore dans ce maudit arbre. Il finira par tomber et se rompre le cou ! Elle sort dans la rue, lève la tête, plisse les yeux pour essayer de distinguer son frère : les branches sont si enchevêtrées, si feuillues qu’il est difficile de savoir si le garçon se trouve ou non blotti sur l’une d’entre elles. L’arbre se trouve près du grand portail que Monsieur Salaze, le propriétaire de l’immeuble ferme tous les soirs. C’est un manguier prodigue qui donne deux récoltes par an et a laissé quelques pieds de bougainvillées se hisser au soleil en s’accrochant à son tronc et à ses branches. Kassim aime ce manguier pour la texture de son écorce et l’odeur de ses fruits. Il aime les bougainvillées dont les fleurs, orange pour l’une, fuchsia pour l’autre, égaient le feuillage de leur tuteur. Il les caresse, leur parle pendant des heures… C’est en tout cas ce qu’il semble faire et cela contrarie beaucoup Afsia. Ces manières pouvaient s’accepter chez un enfant de sept ou huit ans ; pas chez un pré adolescent de treize ans.